Une nouvelle Alpine franco-britannique
L’annonce de la renaissance de la marque Alpine n’est pas réellement une surprise tant Carlos Tavarez, directeur général de Renault, avait multiplié les sorties sur le sujet dans le presse ces derniers mois. Depuis la présentation du concept Alpine A110-50 en lever de rideau du Grand Prix de Formule 1 de Monaco 2012, Renault et son patron pilote se disaient à la recherche d’un partenaire technique pour la renaissance de la firme dieppoise. Les premières rumeurs faisaient état d’un partenariat avec Lotus et depuis quelques semaines, les signes d’un rapprochement avec Catheram s’étaient multipliés jusqu’à l’annonce de la création de la SAAC (Société Automobiles Alpine Caterham) ce lundi. La co-entreprise détenue à parts égales par Renault et Catheram est totalement indépendante et ne sera pas intégrée à Renault Sport contrairement à ce qui avait été un temps évoqué.
Pour beaucoup, Caterham est un artisan anglais qui assemble au fond d’un garage depuis des années des répliques et des évolutions de la mythique Lotus Seven. La réalité est tout autre, entré dans la galaxie de Tony Fernandes, milliardaire malais notamment propriétaire d’Air Asia, le petit constructeur britannique s’est donné les moyens de ses ambitions. Son engagement en Formule 1 est loin d’être ridicule, si les monoplaces vertes foncées sont abonnées au fond de grille, le ratio performance / budget reste tout à fait honorable. Les Formule 1 Caterham sont par parenthèse motorisées par des moteurs Renault, ce qui a certainement permis aux deux constructeurs de nouer de précieux contact. Les négociations pour les moteurs V6 turbo qui entreront en action en 2014 en Formule 1 ont également dans la balance des négociations.
Si Renault ne cachait pas son souhait de relancer la marque Alpine, de son coté Caterham déclarait depuis plusieurs mois vouloir sortir de la monoculture Seven et produire des voitures de sport plus utilisables, plus grand public. Le constructeur anglais souhaite prendre modèle sur Porsche, refrain au combien connu chez les constructeurs de voitures sportives en mal de rentabilité.
L’alliance entre Renault et Caterham semble donc naitre sous les meilleurs hospices, les deux parties ayant des motivations claires et compatibles. Caterham excelle dans la fabrication de châssis, maitrise les techniques liées à l’aluminium et développe ses compétences dans la fabrication de coques en carbone. Tous ces procédés sont gages de légèreté, celle-ci figure dans l’ADN de la marque Alpine ainsi que dans le cahier des charges de la future voiture puisqu’elle devra peser entre 1200 et 1300 kilogrammes.
De son coté Renault dispose de moteurs performants, mais principalement en 4 cylindres, d’ou la nécessité de construire une voiture légère. La galaxie Renault possède également des V6 et V8 performants en provenance de Nissan et d’Infinity mais ceux-ci ne rentrent pas dans le cahier des charges de la future Alpine qui prévoit une puissance située entre 200 ch et 250 ch. Avec un tarif contenu n’excédant pas les 40 000 €, le modèle ou la cible, tout désigné de la toute nouvelle SAAC semble donc être Lotus, constructeur auquel Caterham doit sa création, l’histoire n’est donc qu’un éternel recommencement.
Les premières voitures devraient tomber des chaines de production d’ici 3 à 4 ans, celles-ci seront produites dans l’usine Alpine de Dieppe, Caterham et Alpine proposeront deux modèles différents mais issus de la même base. La renaissance d’Alpine est également le fruit d’une rencontre et d’une collaboration entre deux PDG stars tant crains que reconnus, Carlos Ghosn et Tony Fernandes. Nul doute que d’ici la, les charismatiques dirigeants des deux marques, maitrisant parfaitement les ficelles de la communication, ne manqueront pas de faire parler régulièrement du projet et de créer l’actualité autour de la future Alpine.
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