Après plusieurs participations à Sport & Collection sur la piste au volant de Morrissette, pour 2016, nous avions décidé de changer de programme en nous engageant au rallye et aux roulages piste au volant d’une Jaguar Type E. Malgré les récentes inondations en France et la pénurie de carburant, le paddock du circuit du Val de Vienne affiche complet dès le vendredi soir et ne désempliera pas du weekend.
La première difficulté consiste à s’approvisionner en Sans Plomb 98, le six cylindres double arbre Jaguar étant réputé gourmand. Après avoir visité deux stations en rupture du précieux liquide, puis une troisième où l’ensemble camion et remorque ne rentrait pas, nous trouvions finalement notre bonheur aux environs de Poitiers. Nous arrivons juste avant la fermeture de l’accueil concurrent à Sport & Collection et nous nous installons tranquillement.
A partir de 22h, les voitures des plateaux Le Mans et Ferrari prennent la piste pour des sessions de roulage nocturne. Les plateaux sont très clairsemés et c’est dommage car bien peu de manifestations offrent la possibilité de rouler de nuit dans une atmosphère particulière qui évoque directement les 24 heures du Mans et les grandes épreuves d’endurance.
Le samedi matin, rendez-vous dès 8h dans le centre-ville de l’Isle Jourdain pour le rallye touristique. Nous arrivons parmi les premiers et alignons le long capot de notre anglaise derrières quelques Ferrari. Le départ est donné par le champion du monde de voltige aérienne et nous suivons tranquillement l’itinéraire du road book. On constate rapidement que la Type E est beaucoup plus à l’aise que les Ferrari sur le réseau secondaire de la Vienne et du Limousin. L’agilité et la faible largeur de la Jaguar compensent largement le déficit de puissance qui n’est de toute façon pas exploitable sur route ouverte.
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Austin Healey Sprite « Frogeye »
Ferrari
Jaguar Type E
Austin Healey 3000
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Grâce à une interprétation sans erreur du road book, nous nous retrouvons rapidement parmi les premières voitures du rallye tout en respectant scrupuleusement les limitations de vitesses. Nous arriverons même involontairement en première position à la pause déjeuner au château de Verteuil.
Nous reprenons la route tranquillement en début d’après-midi et la pédale d’embrayage devient rapidement dure. Dans un premier temps on se dit que l’on n’est plus habitué après la pause déjeuner et que cela doit être normal. Rapidement, la pédale devenant de plus en plus dure il est évident qu’il y a un souci, au bout de quelques centaines de mètres, l’embrayage devient totalement inopérant et nous oblige à nous arrêter sur le bas-côté. Un rapide diagnostic confirme que la panne est réelle et qu’elle ne pourra pas être réparée en bord de route. Il faut donc faire appel à l’assistance pour rapatrier le véhicule et ses occupants. Nous passons subitement du rôle d’acteur à celui de spectateur et regardons passer les différents concurrents du rallye qui continuent leur route vers le circuit du Val de Vienne.
Quelques heures plus tard, après avoir été pris en charge par la dépanneuse, puis par un taxi, nous arrivons nous aussi au circuit, mais à pied. Les séances de roulage prévues sur piste le samedi soir et dans la journée de dimanche sont par conséquent impossibles et nous opérerons derrière l’appareil photo plutôt que derrière le volant. C’est avec un sentiment mitigé que l’on regarde les concurrents des plateaux VHC et Le Mans 1 (le plateau dans lequel aurait dû rouler la Type E) évoluer sur la piste du Vigeant. Comme on le constate depuis plusieurs années, les véhicules historiques sont de moins en moins nombreux que ce soit au rallye, sur la piste ou encore dans les paddocks. Les Ferrari mais également les GT modernes prennent peu à peu le pas sur les anciennes et Sport & Collection devra être rebaptisé simplement Sport dans quelques années.
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Austin Healey 3000
Jaguar Type E & Morgan
Alfa Romeo & Jide
Barquette Maserati
Jaguar Type D
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Le dimanche midi, la parade Ferrari fait le plein de participants et de spectateurs même si certaines années la piste nous a semblé plus remplie de chevaux cabrés. Les anciennes Ferrari sont en tête du cortège et ont tout naturellement notre faveur autant de par la pureté des lignes que la sonorité inimitable des V12 des années 60.
Pour bien terminer ce weekend compliqué, quoi de mieux que d’enliser le camion dans le parking de Sport et Collection transformé en marécage gluant par les fortes intempéries des jours précédents. Heureusement, cet épisode sera de courte durée et nous seront aidés par un Manitou pour enfin mettre un terme à ce weekend qui ne se sera définitivement pas déroulé comme espéré.
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Retrouvez ici toutes nos photos de l’édition 2016 de Sport & Collection :
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