Dimanche 7 avril, Paris
Après plus de 3 mois de préparation c’est enfin le grand jour, celui du Marathon. La question est toujours la même : suis-je prêt ? On ne peut jamais réellement y répondre … dans l’ensemble la préparation fut bonne, seulement perturbée dans ses débuts par des problèmes de genoux. Les derniers jours ont été plus difficiles, dos bloqué jeudi et vendredi ou encore mal de gorge ce matin. S’agit-il d’une réaction du corps à la baisse des entrainements cette dernière semaine ou simplement une marque du stress, on ne le saura jamais réellement. Autre élément perturbateur pour le moins cocasse, un voisin qui regarde The Voice le volume à fond et chante devant l’émission (véridique) la veille du marathon ou vous devriez normalement vous coucher tôt.
Réveil à 5h30, pour avoir le temps de prendre un petit déjeuner et de digérer celui-ci avant le départ du marathon fixé aux alentours de 9h00. Ensuite le rituel habituel, vérification du sac fait la veille, mise de l’habit de lumière ou plutôt de combat dans le cas du Marathon et direction la ligne de départ. On retrouve les habituelles rames de métro bondées de femmes et d’hommes vêtus de couleurs flashy se dirigeant tous vers la place Charles de Gaulle. Comparé aux autres courses auxquelles j’ai participé, l’ambiance reste bon enfant dans le métro mais on sent quand même une tension supérieure, un marathon se respecte et il fait peur à tous quelque soit le niveau.
.
.
L’attente dans le sas par zéro degré est plutôt longue et le départ est vécu comme un soulagement. Les premiers kilomètres se passent bien et permettent au corps de monter en température. L’approche d’un marathon est complètement différente de celle d’un semi-marathon, il faut laisser les kilomètres venir à soi et toujours en garder sous le pied. Comme lors de toutes les courses avec de très nombreux participants (40 000 personnes au départ dans le cas de Paris), il faut se frayer un passage parmi le peloton compact ce qui entraine d’incessantes relances fatigantes sur la longueur d’un marathon.
Après avoir beaucoup lu sur le marathon (trop peut être), tous recommandent d’écouter son corps dans les premiers kilomètres et de ne plus l’écouter ensuite. Une remarque qui revient souvent est « le marathon commence réellement au 30ème kilomètre » ou encore « on sait où on en est à partir du 35ème kilomètre ». Il serait plus juste de dire que l’on commence à souffrir à partir du 30ème kilomètre et son fameux mur ! Si le marathon est avant tout un sport individuel et un combat contre soi même, un peu d’aide et de solidarité peut aider pour la performance. En effet, dès le 32ème kilomètre j’ai commencé à ressentir de violentes crampes au niveau des abdominaux, celles-ci auraient pu m’inciter à ralentir ou à abandonner. C’était sans compter sur l’aide de Sylvain (qu’il en soit ici chaleureusement remercié) qui n’a cessé de mener l’allure, jouant le lièvre de luxe sur les derniers kilomètres tout en motivant toutes les personnes marchant sur le coté de la chaussée. C’est ca aussi l’esprit du marathon, le seul adversaire c’est soit même (du moins pour les amateurs) et le but est que tout le monde atteigne son objectif.
Les 200 derniers mètres en bas de l’avenue Foch sont un véritable bonheur, ceux-ci seront parcourus au sprint devant une foule impressionnante. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que le marathon est l’une des rares disciplines ou les spectateurs sont plus nombreux pour les amateurs que pour les professionnels. J’ai donc réussi aujourd’hui deux objectifs, le premier (avoué) de finir un marathon, et le second (secret) de le terminer en moins de 4h. Au final, j’aurais mis un peu plus de 3h46 pour boucler les 42,195 kilomètres de son premier marathon.
.
.