En 2015, la vente de la collection Baillon avait défrayé la chronique avec des enchères dépassant toutes les estimations et une couverture médiatique jusqu’alors inconnue dans le domaine de l’automobile de collection en France. Nous sommes d’ores et déjà en mesure de vous annoncer que la voiture qui sera dans tous les médias le 6 février prochain sera la Ferrari 335 Sport Scaglietti proposée aux enchères par Artcurial Motorcars.
Outre l’intérêt historique indéniable de cette Ferrari de course, la grande question est de savoir quel sera le prix de vente de cette auto et si celle-ci va devenir la voiture de collection la plus chère dans une vente aux enchères. Pour votre information, la voiture est estimée entre 28 et 32 millions d’euros payables au lendemain de la vente, les billets de Monopoly ne sont pas acceptés. Petite précision si jamais vous étiez potentiellement acquéreur, la participation aux enchères pour cette voiture est soumise à une procédure d’enregistrement particulière et il est nécessaire de vous faire connaître auprès d’Artcurial Motorcars au minimum 48 heures avant la vente.
Une fois passés ces chiffres stratosphériques qui rapprochent de plus en plus le marché de l’automobile de collection de celui de l’art, intéressons nous à la voiture en elle-même.
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La genèse de la Ferrai 335 Sport Scaglietti
Dans les années 50, les constructeurs s’affrontaient sur les circuits mais également dans des épreuves routières telles que les Mille Miglia ou encore la Targa Florio. Ferrari qui est alors une marque de sport en plein développement même si elle a déjà obtenu des victoires importantes se doit de bien figurer au palmarès des Mille Miglia disputés dans son pays d’origine.
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En 1956, la marque au cheval cabré aligne la 290 MM équipée d’un puissant moteur V12 dérivé de celui des monoplaces de Grand Prix. Ce moteur de 3,5 litres développe 340 chevaux grâce à son arbre à cames et son double allumage. La 290 MM s’impose aux Mille Miglia 1956 aux mains d’Eugenio Castellotti.
Par la suite, la 290 MM évolue en 290 S, puis 315 S et enfin 335 S. Au cours de ces évolutions, le moteur a été réalésé à 4 litres, il a gagné un second arbre à cames en tête par banc de cylindres, des carburateurs quadruple corps et il avoisine désormais les 400 chevaux. Une puissance à remettre en perspective avec l’époque, rappelons que nous sommes alors en 1957, époque ou une Renault 4CV se contente de 21 chevaux.
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Une Ferrari usine
La voiture proposée à la vente est une 335 S frappée du numéro #0674, elle quitte les ateliers de Maranello début 1957 équipée d’un V12 dans sa spécification 3,8 litres et d’une carrosserie réalisée par Scaglietti. La voiture entame sa carrière sportive outre-Atlantique avec une participation aux 12 Heures de Sebring confiée aux bons soins de Peter Collins et Maurice Trintignant. Après avoir occupé quelques temps la tête de l’épreuve, #0674 se classe finalement 6ème.
De retour dès Etats-Unis, la Ferrari 335 Sport Scaglietti se présente à Brescia sur la ligne de départ des incontournables Mille Miglia pilotée par Wolfgang von Trips. #0674 se classe seconde de l’épreuve ayant appliqué à la lettre les consignes du Commendatore pour permettre la victoire d’une autre Ferrari.
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En prévision des 24 heures du Mans et de son interminable ligne droite des Hunaudières, la 335 S se voit offrir une cure de vitamines par le réalésage du moteur de 3,8 à 4,1 litres. Pour l’épreuve mancelle #0674 change encore de pilotes puisqu’elle est cette fois confiée au duo Mike Hawthorn, Luigi Musso. Le départ de la Ferrari est tonitruant, la voiture prend rapidement la tête et dépasse pour la première fois les 200 km/h de moyenne sur un tour. Ces belles performances seront de courte durée puisque la voiture abandonne dès la 5ème heure suite à des soucis de moteur.
La voiture continue sa saison en Suède pour les 6 Heures de Kristianstad avec le même équipage qu’aux 24 heures du Mans. Malgré un début d’incendie, Ferrari 335 Sport Scaglietti termine quatrième de cette course d’endurance.
En prévision des fortes chaleurs du Grand Prix du Venezuela, la carrosserie est modifiée pour améliorer le refroidissement des freins. Elle est engagée en Amérique du Sud aux mains du même équipage mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous et la course se solde par une deuxième place. Cette course offre également le titre de Champion du Monde des Constructeurs à Ferrari.
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La carrière américaine
En janvier 1958, #0674 est cédée à Luigi Chinetti, le célèbre importateur Ferrari nord-américain. Sa livrée est quelque peu modifiée, le rouge laissant place à une teinte bleue à bande blanche aux couleurs du NART (North American Racing Team).
La voiture participe au Grand Prix de Cuba, à La Havane pilotée par Masten Gregory et Stirling Moss. Outre l’ajout de deux noms de pilotes prestigieux à l’histoire de la 335 S, la voiture reçoit enfin les lauriers de la victoire à Cuba.
La voiture est ensuite louée à différents pilotes avant d’être finalement vendue en 1960. Les heures les plus glorieuses de la Ferrari 335 Sport Scaglietti #0674 sont désormais derrière elle.
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Pierre Bardinon sauveur de Ferrari
En 1970 la voiture est vendue à Pierre Bardinon, le célèbre collectionneur français ayant présidé aux destinées de la maison Chapal. Collectionneur avisé et grand amateur de Ferrari, la 335 S trouve naturellement sa place dans sa collection personnelle basée au Circuit du Mas du Clos dans la Creuse.
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En septembre 1981, Pierre Bardinon décide de faire restaurer la voiture dans sa configuration d’origine et confie celle-ci à la carrosserie Fantuzzi à Modène. Intelligemment, la partie avant de la voiture qui avait été modifiée pour courir en Amérique du Sud a été conservée et sera fournie au futur acheteur avec la voiture. Suite à cette restauration, la Ferrari 335 S est peu utilisée, se contentant de quelques expositions et démonstrations.
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Pour en savoir plus sur l’histoire de cette Ferrari 335 Sport Scaglietti voiture et sur ses prestigieux pilotes rendez-vous ici.
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