Jeudi 23 juin, Musée des Arts Décoratifs, Paris
La semaine dernière, Morrissette s’est rendue au musée des Arts Décoratifs à Paris pour voir l’exposition l’Art de l’automobile, Chefs d’oeuvre de la collection Ralph Lauren qui présente quelques unes des voitures d’exception du couturier américain. Le musée, en collaboration avec la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Epoques) organise une fois par mois une soirée intitulée « capots ouverts ». Comme leur nom l’indique, ces soirées permettent de voir les véhicules ouverts et des experts dispensent des explications à coté des véhicules. Pour participer à ces soirées, il est nécessaire de s’inscrire au préalable, dépêchez vous, si vous souhaitez profiter des dernières dates (jeudi 7 juillet et jeudi 25 aout).
Revenons en à l’exposition en elle même, les visiteurs sont accueillis par une Bugatti Atlantic, l’une des voitures les plus rares au monde. La robe noire de la voiture de Molsheim se marie parfaitement bien avec les pierres blanches de l’édifice, ici art automobile et art architectural s’unissent pour la beauté de l’objet. Le niveau de restauration de la Bugatti est très impressionnant, peut être même trop comme nous le verrons par la suite.
Une fois passé le hall d’accueil, on gravit quelques marches pour accéder à la salle principale. Celle-ci présente onze voitures de compétition par ordre chronologique, l’exposition débute avec une Bentley Blower pour se terminer par une Ferrari 250 LM. Toutes les voitures sont exposées selon la même scénographie : présentées sur une estrade laquée blanche sur laquelle ne figurent que le modèle, la marque et l’année du véhicule. Le rouge des belles italiennes domine l’exposition que ce soit celui des Alpha Roméo ou bien des Ferrari. Après un examen attentif des véhicules, l’opinion de Morrissette est faite, les voitures sont trop restaurées et leur aspect « mieux que neuf » ne correspond pas à sa philosophie des véhicules de collection. L’exposition L’art de l’automobile est la parfaite illustration des restaurations à l’américaine et malgré ce que Ralph Lauren explique dans différentes interviews, les voitures doivent plus fréquemment fouler la moquette des musées que le bitume des routes ou des circuits. La plupart des pneumatiques possèdent encore leur picots, ce qui témoigne des faibles kilomètres parcourus. Heureusement, la Bentley Blower perpétue la tradition des anglaises incontinentes en laissant une petite tache d’huile sur son podium. Elle apporte ainsi un peu d’humanisme automobile au milieu de cet univers dédié a l’esthétique.
D’autres véhicules sont exposés dans une salle annexe, le code des couleurs est inversé puisque les voitures sont exposées sur fond noir. On y retrouve une Ferrari 250 GT châssis court, une Mercedes 300 SL, une Jaguar XKSS et une Jaguar XK120 en aluminium. Il est dommage que cette salle d’exposition soit aussi sombre car les véhicules ne sont pas réellement mis en valeur par cette scénographie alors qu’ils sont eux aussi exceptionnels.
Une dernière partie de l’exposition se compose de plusieurs salles :
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Trois d’entres elles sont dédiées aux sons des moteurs, on parle ici de sons et non pas de bruits étant donnée la noblesse des moteurs. Des diaporamas des différents véhicules défilent accompagnés d’enregistrement du sons des moteurs. L’immersion aurait été totale si les diaporamas avaient été remplacés par des vidéos et des caméras embarquées. Quoi qu’il en soit quel bonheur d’écouter les six cylindres en lignes des Jaguar ou bien encore les V12 des Ferrari.
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Une autre salle expose une McLaren F1 LM, cette voiture a été construite à seulement 5 exemplaires. Il s’agit du seul véhicule moderne de l’exposition. La présentation, une fois encore trop sombre ne met pas réellement en avant la voiture et l’on distingue difficilement la magnifique construction en carbone de la voiture.
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Les deux dernières salles proposent des films : l’un est dédié à la restauration de l’Alpha Romeo 8C 2900 Mille Miglia en vu de sa participation au concours d’élégance de Pebble Beach en Californie. Le second film est particulièrement réussi, il s’agit d’une compilation de vidéos d’époque présentant les voitures de l’exposition (ou des modèles similaires) dans leur contexte historique et lors de diverses compétitions.
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En conclusion, cette exposition mérite le détour de par la rareté et l’exclusivité des modèles présentés. En effet, vous n’aurez certainement pas d’autres occasions dans votre vie de voir tant de voitures exceptionnelles réunies. En revanche, l’exposition se veut davantage une exposition artistique qu’une exposition automobile comme en témoigne la scénographie et l’absence d’explication aux cotés des véhicules. Morrissette vous conseille de vous attarder dans les salles annexes ou l’on peut voir et entendre les voitures en action. De plus les soirées capots ouverts permettent d’en apprendre davantage sur les voitures, les volontaires de la FFVE palliant avantageusement à l’absence d’explications aux cotés des véhicules. Vous avez jusqu’au 28 août prochain pour vous rendre au musée des Arts décoratifs si vous souhaitez assister à l’exposition l’Art de l’automobile..
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